Réforme et Contre Réforme

Réforme et Contre Réforme à travers les vues de Bourges du XVIe au XIXe siècle
Gravures originales de Hoefnagel, Torterel et Perrissin, Meisner, Munster, Hogenberg, Chéreau, Imagiers de la rue St Jacques ...  Esthétique pré-réformée et protestante à travers les chef-d’oeuvres des Grands Maîtres de la Renaissance (Dürer et Ecole allemande).Exposition dans le cadre de l’Année Calvin et de  l’exposition de l’association Accolade à la Médiathèque de Bourges :Sur les pas de Calvin à Bourges
 
Le module "Réforme et Contre Réforme à travers les vues de Bourges" s'inscrit dans l'exposition permanentes des "Vues anciennes de Bourges et du Berry". La raison en est simple : la plupart des "graveurs géographes" étaient originaires d'Europe du Nord, lieu de grande implantation du Protestantisme dès la Renaissance. Mieux : à cette même époque, l'Université de Bourges est à son apogée et les plus importants professeurs (Wolmar, Alciat, Beaudoin, Duaren) sont acquis aux thèses de la Réforme tout comme nombre de leurs étudiants, tel Joris Hoefnagel, artiste de renom et graveur d'une célèbre "vue de Bourges" en 1587 ... Le grand Jean Calvin viendra lui aussi étudier à Bourges  (1530-31), dans cette cité bien connue pour son importante communauté protestante au point que Théodore de Bèze l'appelait "une des trois sources du protestantisme avec Orléans et Toulouse". Il faut en outre souligner  les racines profondes du protestantisme  en Berry et ce, dès le XVe siècle,  notamment avec Marguerite de Navarre, grande protectrice des premiers réformés. Enfin, on pourra admirer dans ce module, les célèbres gravures de Tortorel et Périssin (1565), premiers témoignages d'actualité sur les Guerres de religion, sans oublier les estampes dites "de propagande" qui seront éditées aussi bien par le clan des protestant que par celui des catholiques. A noter que cette interaction entre gravures et controverses religieuses favorisera d'abord la diffusion à grande échelle des idées réformées mais débouchera aussi sur de grands courants artistiques issus de la "Contre Réforme"catholique.
 
Du rôle majeur de l’imprimerie et de la gravure dans la naissance du Protestantisme  …
L’avènement de l’imprimerie et de la gravure élimina la possibilité de perpétuer le statu quo dont profitait depuis des siècles la Papauté catholique. Avec des milliers d’imprimés et des centaines d’estampes, la pensée et l’esthétique réformées purent conquérir le monde grâce cette diffusion qui rencontra d’innombrables lecteurs à travers l’Europe.
 
 “L'Entreprinse de Bourges en Berri descouverte sur ceux de la Religion le 21 Décembre 1569 », Gravure de Jacques Tortorel et Jean Perrissin  parue en 1570 : « Premier volume contenant quarante tableaux ou Histoires diverses qui sont mémorables touchant les guerres massacres et troubles advenus en France en ces dernières années ». Vue représentant l'attaque de la Grosse Tour (située en lieu et place de la Mairie actuelle) par les troupes Protestantes (la bataille se déroule exactement sur la Place André Malraux d’aujourd’hui !). La troupe protestante venue de la ville de Sancerre échouera face aux catholiques dirigés par le Gouverneur du Berry : La Châtre.
 
 
Les Guerre des religion à Bourges
Comme dans tout le Royaume de France, l’affrontement entre Catholiques et Protestants de Bourges devenait inévitable. Déjà, les troupes protestantes sous la conduite du prince de Condé avaient conquis Orléans. Le 27 mai 1562, celui-ci envoya à Bourges, sous la conduite de Gabriel de Lorges, comte de Montgoméry, une centaine de cavaliers d'élite qui pénétrèrent dans la ville par la porte Saint-Ambroix et l'occupèrent sans effusion de sang. Trois mille habitants, protestants décidés, aidèrent au changement radical qui devait en conséquence s'opérer dans la cité: occupation du cloître et de l'archevêché, suppression des statues de saints au portail de la cathédrale, incinération des reliques, inventaire des richesses des églises, fermeture des églises catholiques et des couvents, installation du culte protestant dans la cathédrale, nomination d'une municipalité protestante. Tout se passait à peu près bien, jusqu'au jour où courut le bruit que la ville allait être reprise par les troupes catholiques; Condé envoya alors à Bourges un renfort de dix mille hommes, commandés par le capitaine d'Ivoy, militaire ambitieux et aigri. Au lieu de s'en tenir à la stricte nécessité de détruire «les instruments de l'idolâtrie », ces soldats se livrèrent au pillage, en particulier à la Sainte Chapelle, à l'abbaye Saint-Sulpice et au couvent des Annonciades où ils profanèrent le tombeau de Jeanne de France. Après six jours d'investissement et de luttes, les catholiques reprirent définitivement la ville. Charles IX et sa mère entrèrent à Bourges le 1er septembre 1562 et résidèrent cinq jours au palais de Jacques Coeur. Les souverains imposèrent à la ville une amende de vingt mille écus d'or. Bien que cette somme fut réglée exclusivement sur la cassette des notables protestants, une animosité, qui ne sera pas prête de s'éteindre, se développa chez les catholiques à l'égard de la religion réformée.
A ce moment-là, la situation administrative et cultuelle se renversa définitivement au profit des catholiques. Les protestants berruyers subirent les brimades, les persécutions, le bannissement de la ville. Pendant une dizaine d'années, des luttes violentes et cruelles eurent lieu dans la région, en particulier à l'occasion des passages de troupes protestantes. Celles-ci essayèrent notamment, mais sans succès, de s'emparer à nouveau de la Grosse Tour en 1569.
Alors qu'a Paris s'était accompli le massacre de la Saint-Barthélémy, Bourges se signala une nouvelle fois, à la fin de l'été 1572, par des événements sanglants dont commerçants et artisans protestants firent les frais. La tuerie des 8,9 et 10 septembre 1572 causa une grande désolation dans la communauté: une trentaine de ses membres furent brutalement assassinés dans la prison où ils avaient été incarcérés. Heureusement, protégés par les catholiques d'Asnières les protestants de ce village avaient été épargnés.
Une nouvelle fois, des berruyers, et non des moindres, (Hotman, Doneau...) émigrèrent en Allemagne et en Suisse, car ils craignaient pour leur vie. Cependant nombre de protestants ne voulurent pas émigrer parce qu'ils ne se résignaient pas à abandonner leurs biens; près de cinq cents d'entre eux abjurèrent. Mais d'autres qui n'avaient pas les moyens financiers d'assurer leur fuite et leur installation hors de France, restèrent dans le pays, demeurant néanmoins fidèles à leur foi, et les prêches continuèrent. Les cultivateurs d'Asnières donnèrent un exemple remarquable de ce constant attachement.
Après les massacres de 1572, si tristement célèbres, les tracasseries et la persécution contre les protestants du Berry ne se relâchèrent nullement. La nomination de Claude de la Châtre comme lieutenant général du Berry, avec mission d'appliquer la politique de Charles IX, était lourde de signification. Qui était en effet plus anti-huguenot que M. de la Châtre, qui prenait appui sur les catholiques berruyers les plus exaltés?
S'il avait dû, à regret, épargner les réformés lors du siège mémorable de Sancerre en 1573, il en gardait une rancoeur extrême. Vindicatif et assoiffé de représailles rigoureuses, il en donna témoignage à Bourges lors d'exécutions de capitaines protestants, braves et honnêtes. Sur son ordre, l'un fut roué à mort, un autre torturé et pendu, un troisième assassiné à coups de dague. »
d’après Emile Meslé, Histoire de Bourges, pp. 164-165
 
La tentative de Prise de Bourges, le 21 décembre 1569
La tentative de prise de Bourges, place tenue par le gouverneur du Berry La Châtre, par les protestants en décembre 1569 n'est qu'un épisode marginal de la troisième guerre de Religion, mais caractéristique des opérations ponctuelles menées par les deux ennemis, à côté des grandes batailles opposant les deux armées. Les protestants qui dominaient la ville proche de Sancerre avaient fomenté un guet-apens pour prendre la ville par surprise en plaçant certains de leurs hommes parmi les troupes chargées de la Grosse Tour de Bourges, point central de la défense de la ville. Mais les catholiques eurent connaissance du stratagème et lors de l'attaque des protestants, moment représenté par la gravure, tout était préparé pour la déjouer ainsi que les longs commentaires le détaillent. La ville de Bourges est présentée ici de façon schématique, en insistant sur la Grosse Tour (A), centre de l'intrigue, et sur la cathédrale Saint-Etienne (B), peut-être en souvenir des quelques mois de l'année 1562 au cours desquels elle fut affectée à la religion réformée.
Extrait du catalogue de l’exposition « d’Encre et de Sang »,
Musée de la Renaissance. Elouen, 5 avril - 3juillet 2005. 
 
Description détaillée de la tentative de prise de Bourges
par Louis Raynal, Histoire du Berry, t. IV.
« Plusieurs réfugiés de Sancerre, le capitaine Lespau, La Rose, sergent-major, ou, comme on dirait aujourd’hui, commandant de place, et un conseiller au présidial, Pierre de La Grange, formèrent le projet de s’emparer de Bourges par surprise. Un soldat de la garnison de Sancerre, parent de La Grange, Germain Palus, avait un frère, nommé Ursin, qui servait à Bourges sous les ordres du capitaine Marini, chargé de garder la grosse Tour. Au prix d'une cédule de 10.000 écus, signée de La Grange et de deux marchands de Sancerre, et payable deux mois après, Ursin Palus, par l'entremise de son frère, promit, le 17 novembre, de livrer la grosse Tour aux chefs protestants.
Mais ce n'était là qu'une ruse de guerre. Il révélait au capitaine Marini tout ce qui se passait; et celui-ci, à son tour, en prévenait M. de La Châtre. On engagea Ursin à continuer ses pourparlers : ce fut d'après les conseils de ses chefs qu'il demanda trois ou quatre soldats protestants qu'il devait faire enrôler sous les ordres du capitaine Marini : il s'arrangerait pour être seul de garde avec eux pendant une nuit, tous ensemble couperaient la gorge aux autres soldats de garde ; puis il remettrait les clefs d'une fausse porte qui donnait sur les fossés ; devant cette porte se trouvait un ravelin, sorte de fortification extérieure, dans laquelle un homme pouvait s'introduire à l'aide d'une étroite ouverture ; et du ravelin, avec une courte échelle, on atteindrait facilement la fausse porte. Un des soldats admis dans la Tour devait écrire à La Grange; il était convenu qu'on déposerait les lettres et les réponses sous la porte de fer d'un ancien colombier carré, à la métairie de Germigny, près de Bourges.
Les trois soldats se présentèrent en effet aux portes de la ville : ils furent aussitôt emprisonnés par les ordres de M. de La Châtre, qui obtint facilement de l'un d'eux la promesse d'écrire tout ce qu'on lui dicterait.
Il fut même permis à Ursin Palus de se rendre à Baugy, où un rendez-vous lui avait été assigné par les protestants. Là se réunirent les chefs principaux du parti dans le voisinage, les capitaines de La Charité, de Sancerre, de La Chapelle-Dam-Gilon, de Châteauneuf. On arrêta que tous se trouveraient en armes, pendant la nuit du 21 décembre, à deux heures du matin, près de la Grange-Saint-Jean, à une lieue environ de la ville; qu'Ursin s'efforcerait d'être cette nuit-là de garde avec les trois soldats qu'on lui avait envoyés, et qu'il donnerait le signal, en élevant deux fois un brandon de paille enflammé.
Le 21, M. de La Châtre, pour augmenter la confiance des conspirateurs,  feignit une sécurité profonde : il fit préparer des jeux, courre la bague, et passa toute la journée au milieu des divertissements. A l'heure accoutumée, il fit fermer toutes les portes; puis il manda le maire, les échevins, les capitaines de la ville, et les chargea de prévenir les habitants qu'ils eussent à se tenir sur leurs gardes et en armes dans leurs quartiers, et qu'à neuf heures du soir, ils bordassent les murailles, en gardant le silence. A la même heure, il plaça des gens d'armes dans un ravelin entre la grosse Tour et la porte Bourbonnoux ; puis le capitaine Marini, par ses ordres, fit disposer des traînées de poudre dans les fossés, et préparer deux grilles suspendues par des cordes ; l'une au-dessus de la fausse porte, l'autre devant l'entrée du ravelin qui la couvrait. Enfin on se munit de pots de feu, de grenades, et on fit entrer dans la Tour soixante soldats bien armés.
L'heure arriva Ursin Palus éleva deux fois le brandon de paille enflammé : cependant personne ne se présenta. Il sortit alors de la Tour, alla au devant des conjurés, les rencontra , les assura que l'affaire était en bon train , qu'il allait entrer le premier. Il fut suivi par Lespau, par le baron de Renty, le capitaine Fontaine et son lieutenant Desessarts, La Rose, le capitaine Tressian , Étienne Milet, de Bourges, et un certain nombre de soldats ; ils étaient armés jusqu'aux dents, avec corcelets et morions, rudaches, pistoles et coutelas. Briquemaut, venu exprès à Baugy, devait les soutenir avec treize cents arquebusiers et treize cornettes de cavalerie.
Une fois dans le ravelin, Lespau et douze capitaines ou soldats qui l'avaient suivi descendirent dans le fossé et se mirent à dresser des échelles pour atteindre à la fausse porte, à cinq pieds environ au-dessus du sol. Après eux, Renty et vingt-cinq soldats, Desessarts et une cinquantaine d'hommes entrèrent dans le ravelin. Cette dernière troupe n'y avait pas pénétré tout entière, quand les cordes qui soutenaient les grilles sont coupées: les soldats de la garnison jettent les grenades qui mettent le feu aux traînées de poudre; l'artillerie tonne sur les murailles; Marini, avec sa troupe, tombe sur ceux qui avaient déjà pénétré dans l'enceinte intérieure de la Tour.
On se fait une idée de la confusion d'une telle scène et de la terreur qui s'empara des protestants. Les uns se jetaient du haut de la muraille en bas; les autres s'efforçaient de se sauver par-dessous la grille qui fermait l'entrée du ravelin. Ces derniers furent secondés par une circonstance grotesque qui vint se mêler à cette horrible boucherie : un calviniste d'une corpulence énorme, nommé La Bussière, s'était trouvé pris sous la grille, au moment de sa chute, et il n'avait pu se dégager; il facilita ainsi le passage à quelques-uns de ses compagnons, et ne fut retiré lui-même que tout meurtri.
Cette malheureuse tentative, où la trahison avait déjoué la trahison, fit perdre au parti douze ou quinze chefs éprouvés, sans compter ceux qui restèrent prisonniers et ceux qui succombèrent à leurs blessures. Une trentaine de protestants avaient été horriblement mutilés par l'explosion des traînées de poudre, par les pierres, les boulets qu'on avait jetés du haut des remparts dans les fossés et sur la contrescarpe. Briquemaut, qui s'avançait plein d'espérance, fut salué de si rudes canonnades, qu'il perdit beaucoup de monde et se hâta de se retirer en désordre.
Il y avait environ vingt prisonniers : dès que le jour fut arrivé, on les conduisit pour reconnaître les morts. Parmi eux, se trouvaient les capitaines Formée, Le Bois et L'Espine. Dans un souterrain de la Tour, on découvrit un paquet qui y avait été jeté par Étienne Milet : il contenait l'indication de tous les chemins que de La Chapelle , de Sancerre , de La Charité, de Baugy, il fallait suivre pour se rendre à Bourges; le plan des conjurés , comment ils devaient se réunir devant la Tour; comment, une fois maîtres de cette redoutable bastille, ils pourraient s'emparer du cloître St.-Étienne; la description de ce cloître, où il était facile, disait-on, de placer mille combattants ; enfin tous les détails nécessaires pour se rendre maîtres de la ville. »
Louis Raynal, Histoire du Berry, t. IV, pp. 99-106
 
 
De Meisner le protestant au Imagiers très catholiques de la rue Saint-Jacques jusqu’à la vue d’optique  du XIXe siècle…
Cette série de trois gravures figurant la ville de Bourges montre parfaitement le « travail de contre-réforme » effectué au cours de deux siècles (de 1623 à 1830). La première estampe est une reprise de la gravure d’Hoefnagel commise par le célèbre Meisner, artiste protestant qui figure de manière allégorique la traîtrise des catholiques à l’égard des protestants, victimes des Guerres de religion et plus spécialement du tragique épisode de la Saint-Barthélemy (1572). La seconde est une reprise par les Imagiers catholiques de Saint-Jacques en 1741 : seul l’oiseleur est encore présent sur la droite mais les personnages symbolisant la trahison des catholiques ont disparu de même que le texte initial remplacé par une légende rédigée d’après les indications de la vue d’Hoefnagel ! Enfin, troisième et dernière version de la même estampe : une vue d’optique inversée de 1830 avec un commentaire insistant sur « les pillages des Huguenots »…
 
Daniel Meisner, Fide sed cui vide, "Thesaurus philopoliticus ou Politisches Schatzkästlein", édition Paulus Furst,  1623-1631,Nuremberg.
Au-dessous, ces vers latins : Nusquam tuta fides  (Ne crois jamais tout ) !  nimium nec credito fratri (Ne crois pas même ton frère !) : Ne confundaris, fidere disce DEO (Mais ne confonds pas : sois fidèle seulement aux paroles de Dieu) et quatre vers allemands qui se rapportent, comme les précédents, à la scène représentée ("Vois sûrement et ne crois jamais totalement, le Monde est plein de mensonges, Bien des gens ont des mots doux, Mais finalement, chasse de ton cœur toute Haine"). L'emblème de Meisner franchement acquis à la cause des Protestants fait référence ici à la fausse réconciliation avec le pouvoir catholique qui se solda par la "Saint-Barthélémy"  au cours de laquelle périrent des milliers de protestants.
 
 
Imagerie de la rue Saint-Jacques entre 1739 & 1776.
Titre : BOURGES, Ville capitale du Berry
Eau-forte aquarellée et  éditée rue St Jacques à Paris, édition Chéreau (1688-1776) à l'adresse du Grand Saint Rémy.
Les imagiers de la rue Saint Jacques et Chéreau, grand marchands de gravures au siècle des Lumières ont copié  la gravure de Meisner le protestant  mais en l'épurant de toutes connotations historico-religieuses : absence de la scène de la fausse réconciliation, aucun signe du siège de Bourges ni commentaires : Chéreau s’est contenté de les remplacer par la notice d’Hoefnagel tout en gardant la scène du piégeur d'oiseaux …. La contre-réforme avait fait son œuvre.
 
 
 
Graveur Anonyme (chez Hocquart) 1830
Titre : « Vue de la ville de Bourges ». Eau forte aquarellée, 1830. Cette estampe publiée une première fois à la fin du XVIIIe siècle est une nouvelle version de la vue première de Meisner mais cette fois réalisée à partir de la gravure précédente des Imagiers de la rue Saint-Jacques. Comme on le voit, l'interprétation est inversée ce qui d'ailleurs explique pourquoi elle sera utilisée en "vue d'optique" (vue projetée avec une lanterne magique). A nouveau tous les éléments signifiant la trahison du clan catholique ont été supprimés ... Mais les  mentions des guerres de religion ainsi que la mention des pillages sur la cathédrale par les tenants de l'Hérésie figurent dans ce commentaire placé sous la gravure : "Ville Capitalle du Bery Acrchevesché et primat d'Aquitaine (...). Durant les guerres de religion Gabriel Comte de Montgommery la Surprit pour les huguenots et on y pilla les Eglises. Le Duc de Guise l'Assiégea ensuitte pour le Roi Charles IX. Elle envi le party de la ligue quand la mort d'Henry III donna droit à la couronne à Henry IV Roi de Navare et en 1594 elle se Souvint après que ce Prince eut abjuré l'Erésie."
 
De Tortorel et Périssin aux graveurs d’Europe du Nord : l'impact de "L'entreprinse de Bourges"
Série de 3 estampes révélant l’impact des faits de guerre de religion à Bourges et plus spécialement de la tentative de prise de Bourges par la troupe protestante en 1569.
 
 “L'Entreprinse de Bourges en Berri descouverte sur ceux de la Religion le 21 Décembre 1569 », Gravure de Jacques Tortorel et Jean Perrissin  parue en 1570 : « Premier volume contenant quarante tableaux ou Histoires diverses qui sont mémorables touchant les guerres massacres et troubles advenus en France en ces dernières années ». Vue représentant l'attaque de la Grosse Tour (située en lieu et place de la Mairie actuelle) par les troupes Protestantes (la bataille se déroule exactement sur la Place André Malraux d’aujourd’hui !). La troupe protestante venue de la ville de Sancerre échouera face aux catholiques dirigés par le Gouverneur du Berry : La Châtre.
 
 
Copie inversée (édition allemande de 1601)  prouvant l'impact et le retentissement de cet événement dans les pays réformés du nord de l'Europe.Gravure tiré de : Franz Hogenberg (1535-1590) – Cologne, 1601 : "Historia oder Eigentliche und warhaffte Beschreibung aller fürnehmen Kriegshändel..." à remarquer le commentaire éloquent figurant au bas de cette gravure dont voici la traduction : « Ceux de la nouvelle religion - contre Bourges ont fait une excursion : Ils s'y sont introduits par un trou - et espéraient être au comble de leurs voeux : - mais la ville ayant appris la présence de l'ennemi, - se mit bientôt en défense contre eux; - et avec le feu, le fer, la mitraille et les projectiles, se sauva de ce danger. » « L'an du Seigneur 1569 , le 24 décembre. »
 
 
Sebastian Munster, "Cosmographia", Basle, 1614, édition allemande.
Autre copie parue dans  la dix-neuvième édition allemande de "La Cosmographia Universalis" de Sebastian Munster, Bâle, 1614, (version posthume).
Parue 62 ans après la mort de Munster,  cette édition présente une vue de Bourges tout à fait révélatrice du rôle de média – voire même de "propagande" assumée par la gravure et ce, jusqu’à l’apparition de la photographie au XIXème siècle. A noter que cette seconde copie est une version en réduction réalisée non pas à partir de l'édition originale de Tortorel et Périssin mais à partir de la première copie allemande preuve s'il en est du rôle de média joué par la gravure à cette époque : nous avons donc ici une "copie de copie" du XVIIe siècle.
 
 
Quelques exemples d'estampes au service de la "cause" réformée :
 
Très rare gravure sur bois en couleurs tirée de la "Chronique de Nüremberg" (1498).
 
Une preuve irréfutable que dès la fin du XVe siècle, la critique des prélats catholiques s'accentue irrémédiablement à travers ce nouveau "média" qu'est la gravure créée à partir d'une matrice en bois permettant des centaines de reproductions circulant dans l'Europe entière. Sur cette estampe, à gauche de la scène,  le riche ecclésiastique catholique est conseillé par un diable…
 
Heinrich ALDEGREVER -1541
1502-1555
Un burin de la série « Le Pouvoir de la Mort », 1541. Cette estampe appartient à une suite connue pour être  une des premières imitations de la "Danse macabre" du célèbre Hans Holbein le Jeune. Mais cette version de la « Danse de la Mort » est typiquement orientée par la vision protestante : Pape et Évêque ridiculisés (la mort leur rappelle que pour eux aussi, le temps est compté !) … Mieux encore : cette gravure figure clairement une scène d’achat d’une Indulgence papale tant critiquée par les Réformés (tout homme fortuné pouvait racheter ses péchés avec l’achat d’Indulgences, commerce très lucratif pour l’institution catholique de l’époque !).
 
Eau-forte anonyme du XVIIe siècle
Cette rare eau-forte appartient au registre de la « gravure de combat » des Protestants contre le Pouvoir Catholique. Chaque camp religieux va utiliser la gravure et le livre comme outils de combats pour discréditer l’adversaire et ce, durant près de trois siècles. Ici, la volonté du graveur est claire : il reprend le célèbre thème de la « Présentation de Jésus au peuple » (« Ecce Homo » : « Voici l’homme », phrase prononcée par Pilate interrogeant le peuple selon la coutume lors de la Pâques : « Voici l’homme. Qui voulez-vous que je vous relâche, Barabbas ou Jésus que l’on appelle le Christ ? »). Mais sur cette gravure, la scène est séparée en deux : d’un côté les Protestants habillés simplement selon la tradition… de l’autre côté, le Christ est présenté par le Roi Catholique richement costumé et conseillé par… le Diable !
 
La réforme à Bourges au temps de la Renaissance
Faits de guerre
En 1562, le Prince de Condé et sa troupe protestante ont conquis Orléans.
 
27 Mai 1562 : Gabriel de Lorges, Comte de Montgomery entre sans violence et avec une troupe de 100 cavaliers dans Bourges.
Des bruits courent que les Catholiques veulent envoyer leur troupe pour libérer Bourges.
Condé envoie un renfort de 10.000 hommes en armes commandés par le Capitaine d’Ivoy.
C’est à cette période que des pillages et des destructions ont lieu sur la Cathédrale, la Sainte Chapelle, l’Abbaye Saint-Sulpice, le Couvent des Annonciades. En outre, le Tombeau de Jeanne de France est profané…
 
1er Septembre 1562 : le Roi Charles X et marie de Médicis reprennent Bourges. Les berruyers sont punis par une amende de 20.000 écus !
 
21 Décembre 1569 : Episode marginal de la 3ème Guerre de Religion avec la tentative de la prise de la Grosse Tour par la troupe protestante. (Voir les gravures présentées).
 
Fin de l’été 1572 (après les massacres de la Saint-Barthélémy) : tueries du 8 au 10 septembre (massacres de berruyers protestants).  La plupart des protestants de Bourges émigrent vers Genève.
 
1573 : Siège de Sancerre au cours duquel les Protestants sont décimés.
 
Diffusion de la pensée réformée
La pensée protestante a des racines très profondes en Berry : l’Université (fondée en 1463) accueille de nombreux professeurs acquis aux thèses réformées ; Marguerite de Navarre et son aumônier Michel d’Arande (1523) font célébrer des messes réformées dans l’enceinte même de la Cathédrale.
 
L’Université de Bourges attire de nombreux étudiants allemands porteurs des idées de Luther.
 
Mars 1525 : réactions du Parlement de Paris contre « l’Hérésie » à Bourges mais les protestants sont protégés par la Duchesse d’Angoulême. A Paris, on parle d’un « Nid de réformés » à Bourges tandis que Théodore de Bèze affirme que Bourges est une des trois sources du protestantisme avec Orléans et Toulouse.
 
Professeurs réformés : André Alciat, Melchior Wolmar…
 
1530-31 : Calvin étudie à l’université de Bourges.  A la même époque, l’Université est aux mains des professeurs protestants : Beaudoin – Duaren – Doneau – Bouguier – Leconte...
 
Dès 1534 : Jean Michel diffuse les idées luthériennes à Sancerre.
 
1536 : le Grand Inquisiteur, Mathieu Ory, échoue dans sa lutte contre les Réformés de Bourges.
 
1551 : L’évêque de Nevers, Spifame, se convertit au Calvinisme et se réfugie à Genève.
 
1556 : l’Église Réformée est « dressée » à Bourges par Simon Brassier.
 
 
 
Retrouvez l’exposition « Sur les pas de Calvin » organisée par l’association « Accolade » avec l’Eglise Réformée de Bourges : Exposition  dans le cadre de l’opération « Calvin 09 » du 2 au 29 mai 2009 – Médiathèque de Bourges (Bvd Lamarck).
 
« Petite promenade protestante dans Bourges »
texte tiré de la brochure réalisée par les soins de l’équipe « Accueil » de l’Association Cultuelle de l’ERF-Bourges/Vierzon. Gravures originales présentées à la galerie Pictura dans le cadre de l’exposition « Réforme et Contre Réforme à travers les vues de Bourges du XVIe au XIXe siècle »
 
 
Rappel historique :
Dès le début du XVIe siècle, Bourges, cité universitaire, était un centre d'effervescence et de rayonnement des idées réformatrices. Dans la lignée de l'Humanisme, ces idées nouvelles, racines de la Réforme protestante, se diffusaient d'autant plus librement qu'elles étaient en grande partie adoptées par Marguerite d'Angoulême, future reine de Navarre et duchesse de Berry depuis 1517. À cette même date, en Allemagne, un moine allemand, Luther, rédige un texte qui dénonce certaines pratiques de l'Eglise. Se fondant sur la lecture de la Bible, il soutient que Dieu accorde le salut gratuitement (par grâce) à ceux qui croient et se confient en lui (dans une démarche de foi),
En 1533, Calvin, après son passage à Bourges (de 1529 à 1531), se rallie aux idées de Luther. Mais sa formation de juriste va le conduire à structurer une forme d'Eglise particulière : des Eglises réformées nationales dans lesquelles l'autorité sera confiée, non à des personnes, mais à des groupes (conseils locaux et synodes généraux). Dans toute l'Europe, se développent alors des formes nouvelles de christianisme fondées sur la lecture de la Bible et dégagées de l'autorité du pape. Ces nouvelles idées ne touchaient pas que les "lettrés" mais toutes les couches de la population.
Suit une dure période de persécutions, condamnations et exils, mais aussi de résistance. En 1556, calquée sur l'organisation de l'Eglise de Genève, l'Eglise Réformée de Bourges est dressée (mise en place d'une communauté dotée d'un Conseil presbytéral élu et d'un pasteur). Le 24 août 1572, le massacre de la Saint-Barthélemy est resté comme une des pages les plus sombres de l'Histoire de France. Dès septembre de cette même année, le culte réformé est interdit à Bourges par le roi. En 1598, Henri IV signe l’édit de Nantes, la liberté de conscience est accordée aux protestants, cependant, l'exercice de leur culte reste interdit à Bourges comme dans les autres villes épiscopales. En 1685, i'édit de Nantes est révoqué (supprimé) par Louis XIV : le protestantisme est proscrit dans tout le royaume. Il faudra attendre l'Edit de tolérance en 1787, pour que la situation des protestants commence à se normaliser. La liberté de conscience, de religion et de culte leur est à nouveau accordée. Aujourd'hui l'Eglise Réformée existe toujours à Bourges. Les cultes sont organisés tous les dimanches au temple, construit en 1831, 3,  rue Vieille-Saint-Ambroix (voir gravure 10).
Voici un petit itinéraire berruyer qui vous permettra de passer en divers lieux marqués par l'histoire de la Réforme à Bourges.
 
 
1. La grosse Tour
En 1536, accusé de luthéranisme, le moine bénédictin Jean Michel fut condamné à faire amende honorable et le livre qu'il avait écrit fût brûlé. Il s'enfuit en Suisse puis en Avignon où il étudia l'hébreu, mais il fut repris en 1539. Dégradé devant le portail de la cathédrale Saint Etienne, il aurait été étranglé puis brûlé en décembre devant la Grosse Tour, actuellement détruite. En mars 1544, c'est également pour ce motif que l'escolier Antoine de la Vau fut brûlé à ce même endroit. Vous en repérerez l'emplacement circulaire, marqué dans le dallage du sol, à la pointe extrême de l'Hôtel de Ville, tandis que, visible dans le parking en sous-sol (niveau  2), subsistent les fondations de la Tour et d'une partie des remparts.
 
2. La cathédrale
En 1523, Marguerite de Navarre, encouragea son aumônier personnel, Michel d'Arande, moine augustin, à prêcher l’Avent et le Carême à la cathédrale. Ses idées, trop en avance sur l'évolution générale de l'Église catholique, éveillèrent la méfiance de l'archevêque, François de Breuil, qui suspendit les prêches de Carême et menaça Michel d'Arande d'excommunication. Néanmoins, se sentant soutenu par la duchesse et aussi par certains chanoines de la cathédrale, encouragé aussi par les étudiants de l'Université (notamment par ceux d'origine germanique déjà très motivés par la démarche luthérienne), Michel d'Arande aurait continué à prononcer des homélies en faveur d'un retour à une piété authentique, mais aussi à "vitupérer le culte des Saints".
En passant devant le triple portail de la cathédrale vous pourrez vous souvenir des destructions perpétrées en 1562 par les troupes de Montgomery et de Jean sieur d'Ivoy, tous deux protestants. Cet "iconoclasme protestant" était une réaction contre la présence d'images taillées dans les Églises ; mais Calvin s'opposa énergiquement à ces dégradations.
 
3. L'université
En contournant par la gauche le chevet de la cathédrale, on arrive en bas de la rue des 3 maillets, dans le secteur où se trouvait la faculté de droit au temps de Calvin. De nombreux professeurs, humanistes de grand renom comme André Alciat, Melchior Wolmar, François Hotman, furent des Réformés convaincus, d'autres en secret tel Jacques Cujas. L'université de Bourges a été un foyer de débats et de diffusions orales des idées nouvelles de la Réforme, avec un rayonnement européen. Un peu plus tard, la faculté s'installa dans l'enclos des Jacobins où se trouvait alors également un couvent touché par la Réforme.
4. Vers la Place Gordaine
Tandis que vous vous dirigez vers cette place en descendant la rue Bourbonnoux, nous pouvons vous signaler qu'à l'entrée de l'actuelle impasse du Fourchaud, se trouvait une Église, appelée justement Notre Dame du Fourchaud, d'où fut chassé par la foule le procureur du roi venu enquêter sur les sermons de Jean Michel  dans les années 1530. Plus bas, vous passez devant l'Hôtel Lallemand, musée des arts décoratifs, dans lequel sont exposés deux plats en faïence attribués à Bernard Palissy (1510-1590). Celui-ci, peintre, sculpteur, naturaliste, hydraulicien et surtout inventeur ou plutôt introducteur en France de la poterie de terre émaillée (connue depuis sous le nom de faïence) était protestant. A ce titre il connut la prison et n'en sortit que grâce à l'intervention du connétable de Montmorency. Il échappa au massacre de la St Barthélemy mais plus tard, enfermé à la Bastille, il y mourut de faim ! Place Gordaine se trouve une pierre sur laquelle montaient les crieurs publics. Elle est appelée Pierre de la Criée, mais porte également le nom de Pierre de Calvin même si on peut douter que Calvin eut l'occasion d'y grimper pour prêcher. Par contre, on sait que dans les années 1540, un mystérieux ermite monta sur cette pierre pour faire des sermons incendiaires contre l'Eglise en place !
5.  Les Augustins
En empruntant la rue Mirebeau, on arrive au Couvent des Augustins (n° 73) où il est à peu près certain que Calvin a donné des sermons ou plutôt des cours de rhétorique. On peut admirer la chaire fort originale qui porte son nom dans la Salle Calvin, (actuellement en cours de restauration). Le couvent des Augustins fournit, au dire de Théodore de Bèze qui connaissait bien Bourges pour y avoir été étudiant, "d'excellents ministres des Églises Réformées".
6. Rue Calvin
Depuis l'entrée de cette rue, vous pourrez apercevoir sur la droite, saillant sur la rue, l'arrière de la chaire, ajourée de petites fenêtres.
7. Maison de Calvin
Plus loin, au coin de la rue Mirebeau et de la rue de la Poëlerie, se trouve une maison dans laquelle, probablement, logeait Calvin (actuellement un magasin de vêtements). Derrière cette maison se situait le cimetière des Protestants (en effet, ce n'est qu'au début du XXe siècle que ceux-ci purent utiliser les cimetières devenus communaux).
8. Jardin des Prés Fichaux
En empruntant la rue de la Poëlerie, dirigez-vous maintenant vers le jardin des Prés Fichaux. Ce jardin, de style Art-déco, était autrefois un marécage et un point de rendez-vous des Réformés. En 1559, le culte protestant devint public et Jean Glaumeau, prêtre né en 1517, signale dans son journal « que depuis le commencement du mois d'avril et tout le temps d'été ensuivant, on chantoit à grandes troupes tous les soirs, tant festes que jours ouvriers, les Psalmes de David au lieu qu'on appelle le pretz Fichaud, et se assembloient audit lieu tous les soirs du monde innumérable, tant hommes et femmes, chantant en grande mélodie lesdits Psalmes ». En effet, dans un premier temps, le culte était célébré, selon les possibilités, soit chez les particuliers pour les petites assemblées  soit, pour les célébrations réunissant beaucoup de monde, dans des édifices de grande taille. On alla même jusqu'à célébrer la Sainte-Cène  « en plein minuit dans les grandes écoles publiques » parce qu'aucune maison n'était assez vaste. Sous la conduite de Paul Spifame, ancien évêque de Nevers passé au protestantisme, le culte fut même célébré à la Cathédrale, que les protestants avaient temporairement investie et appelée « Temple Saint Etienne »
9. Abbaye Saint Ambroix
Cette abbaye, actuellement l'Hôtel de Bourbon, était au XVIe siècle un des monastères qui fut le plus marqué par les idées réformatrices. Plusieurs de ses moines passèrent à l’hérésie, y compris le prieur, Jean de Bournonville.
10. Temple
En traversant le petit square, vous arrivez près du temple (au n°3 de la rue Vieille-Saint-Ambroix). Il fut construit en 1831, en retrait des façades de la rue, comme cela était imposé à cette époque où les protestants n'étaient que tolérés. La sobriété de l'architecture de cet édifice et sa petite taille (il contient une centaine de places) caractérisent bien à la fois la réticence protestante à l'égard de toute ostentation et l'importance très relative de la communauté (qui était, au XIXe siècle, considérée comme une « annexe » d'Asnières-les-Bourges où résidaient, en grande majorité, les familles issues du protestantisme historique).
Sur le fronton triangulaire de la façade du temple figure une Bible ouverte, illustrant la place prépondérante de la lecture de la Bible dans la piété protestante.
11. Hôtel Cujas
 Actuel Musée du Berry :  c'est dans cet Hôtel particulier que vécut Jacques Cujas, grand juriste appelé à Bourges par Marguerite d'Angoulême pour devenir professeur de droit à l'Université de Bourges créée par Louis XL II fut un des grands hommes qui ont marqué la Ville. Il fut très apprécié par les étudiants. Jacques Cujas était partisan de la Réforme mais ne fut autorisé à exercer le professorat qu'à la condition de taire son appartenance au protestantisme.
12. Hôtel Colladon
Rue des Beaux Arts, au n° 10, se trouve l'hôtel de la famille Colladon. Une plaque rappelle le rôle de Germain Colladon dans l'organisation de la République de Genève ; quant à son frère, Nicolas, il devint recteur de l'Académie de Genève. C'est dans cet hôtel particulier que, pendant toute une partie du XVIe siècle, la communauté réformée se rassemblait pour célébrer le culte. On peut également signaler qu'à l'emplacement de Factuel parking de la Place Cujas, se trouvait le couvent des Carmes qui fut, lui aussi, marqué par la Réforme au XVIe siècle.
13. Le Palais du Duc Jean
Si vous suivez le parcours tel qu'il est fléché sur le plan, vous arriverez pratiquement devant le célèbre Palais Jacques-Cœur. La rue des Armuriers vous conduira ensuite place Marcel Plaisant à l'extrémité de laquelle se situe actuellement le Conseil Général (sur votre droite). Anciennement Palais du Duc Jean, ce bâtiment fut construit à la fin du XIVe siècle; victime de la révolution, il n'en reste malheureusement qu'une petite partie. C'est dans la Grande Salle du
Palais, aujourd'hui détruite, que les protestants se réunirent également, en 1562, pour célébrer leur culte sous la conduite de Paul Spifame.
 
 
 

 

 
Tout chercheur ou tout passionné des premières représentations gravées de Bourges peut apporter son concours aux recherches de l'association.
 
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